Aide pour les parents

La maladie grave, qu’elle touche l’enfant ou un parent, agit comme un séisme émotionnel.
Elle bouleverse les repères, modifie les rôles et engendre de multiples émotions : peur, tristesse,
colère, culpabilité ou impuissance. C’est donc toute la famille qui vacille. Les repères du
quotidien se brouillent, les émotions s’entrechoquent, et chacun tente, à sa manière, de rester
debout.
Pour les familles accompagnées par des professionnels de la garde d’enfants à domicile,
cette période demande une attention particulière, une écoute affinée et une présence empreinte
de bienveillance.
❖ Quand la maladie s’impose dans la famille : un bouleversement global et systémique
Une maladie grave dans la famille ne touche jamais une seule personne. Elle vient modifier les
dynamiques, les rôles et les émotions de chacun.
L’enfant malade peut ressentir de la peur, de la culpabilité ou une grande solitude ; le parent
malade, lui, se débat souvent entre douleur, épuisement et inquiétude pour ses enfants. Le
conjoint ou les proches vivent eux aussi une charge émotionnelle intense.
Dans ce contexte, le rôle des accompagnants extérieurs — comme une garde d’enfants à
domicile — devient essentiel. Ils apportent un souffle de stabilité, une présence sécurisante,
un repère stable et un relais pour les parents parfois dépassés par le poids des soins et des
rendez-vous médicaux.
La première clef, c’est de reconnaître la réalité émotionnelle de chaque membre de la
famille. Il ne s’agit pas de « positiver à tout prix », mais de permettre l’expression de ce qui est,
avec douceur et respect.
❖ Quand c’est l’enfant qui est malade : accompagner sans infantiliser
Un jeune enfant malade — surtout dans le cas d’une maladie chronique ou grave — vit souvent
dans un univers médicalisé. Il se retrouve basculé dans un monde où tout semble lui échapper :
les traitements, les séparations, la douleur, l’absence d’école. Il a besoin de repères, de vérité
et de tendresse.

Ce qu’un enfant malade a besoin d’entendre
• Des mots simples et vrais sur sa maladie (à adapter selon son âge).
• Qu’il n’est pas coupable de ce qui lui arrive.
• Qu’il reste un enfant avant d’être un patient.
Un accompagnant — qu’il soit garde d’enfants, éducateur ou psychologue — peut ramener de
la vie dans le quotidien médicalisé : jeux, rires, lectures, créations, moments de repos et de
l’imagination pour lui permettre de s‘ évader.
Phrase ressource à dire à l’enfant :
“Tu as le droit d’être fatigué, triste, en colère. Mais tu as aussi le droit de rire, de jouer, de rêver,
même maintenant.”

❖ Quand c’est le parent qui est malade : préserver la sécurité intérieure de l’enfant
Lorsqu’un parent tombe gravement malade, les enfants perçoivent très vite les changements :
les absences, les silences, les chuchotements, la fatigue, la détresse et l’irritabilité. Même très
jeunes, ils ressentent la peur sans toujours pouvoir la nommer.
L’erreur la plus fréquente des adultes est de vouloir les protéger en taisant la vérité. En
réalité, le non-dit amplifie l’angoisse.
L’enfant a besoin de mots adaptés pour comprendre ce qui se passe et de maintenir des
routines sécurisantes (repas, jeux, temps avec la garde à domicile, école…).
Ce que peut faire la garde d’enfants à domicile
• Maintenir les rituels du quotidien (lecture, bain, repas).
• Observer les signes de détresse émotionnelle (isolement, cauchemars, régressions).
• Favoriser l’expression des émotions par le jeu (dessin, pâte à modeler, marionnettes).
• Être un repère stable et rassurant, sans se substituer au parent.
Phrase ressource à dire à l’enfant :
“Tu as remarqué que papa (ou maman) est souvent fatigué. C’est parce qu’il suit un traitement
pour aller mieux. Ce n’est pas ta faute.”
❖ Le rôle crucial du professionnel de la garde d’enfants
Dans une famille fragilisée par la maladie, le professionnel de la garde d’enfants devient
souvent un pilier invisible, un soutien discret mais fondamental.
Sa mission ne se limite plus à la garde au sens strict, mais s’étend à l’accompagnement
émotionnel et au soutien logistique de la cellule familiale.
Compétences clés à développer
• Écoute active et non-jugement
• Communication bienveillante avec les parents
• Adaptabilité face aux imprévus médicaux
• Collaboration avec les équipes soignantes (si nécessaire)
Le juste positionnement
Le professionnel ne remplace ni le psychologue, ni le parent.
Son rôle est d’être présent, cohérent et fiable : offrir de la continuité, de la douceur, et parfois
une bulle d’insouciance dans un contexte difficile.
➢ Livres et outils pour accompagner les enfants face à la maladie
La lecture est un formidable médiateur émotionnel.
Elle permet de mettre des mots sur l’indicible, de dédramatiser certaines situations et d’ouvrir
un espace de dialogue.
Livres et outils pour accompagner les enfants face à la maladie
La lecture est un formidable médiateur émotionnel.
Elle permet de mettre des mots sur l’indicible, de dédramatiser certaines situations et d’ouvrir
un espace de dialogue.
Voici une sélection de livres recommandés par les psychologues de l’enfance selon le
contexte :
Mon papa, ce champion – Illustré, 13 mai 2021
de Benoît Broyart
La maman de Léon est malade – Illustré, 2013
de Olga Dupré (Auteur)
Ma maman vit avec une maladie invisible mais moi je la vois ! 2022
de Tamara Pellegrini (Auteur)
Je t’écris de mon lit – Illustré, 9 mars 2023
de Maude Nepveu-Villeneuve (Auteur)
Maman est malade, 2017
Quima Ricart Claver (Auteur), Antonia Bosnell Solsona (Auteur)
Ma maman est malade
Par Bénou, 2007 Collection : Mouton cerise poches
Maman, le cancer et nous – Illustré, 3 octobre 2024
de Brigitte Labbé (Auteur),
Les pansements invisibles
Baptiste Beaulieu (Auteur), octobre 2025
Outils complémentaires :
• Cartes émotions (type “Les émotions de Gaston la licorne”)
• Cahier de dessin libre ou journal des émotions ( à co-écrire avec l’ enfant)
• Albums photo familiaux (pour nourrir le lien parent-enfant
malgré la distance ou l’hospitalisation)
➢ L’importance du réseau : ne pas rester seul
Les familles peuvent être orientées vers :
• Les Maisons des familles hospitalières (accueil et soutien).
• Les associations spécialisées : La ligue contre le cancer, Petits Princes, JALMALV (à
Lavaur) , etc.
• Les psychologues de ville ou d’hôpital pour accompagner la fratrie.
❖ Retrouver du sens et de la vie au cœur de l’épreuve
Même dans la maladie, la vie continue de circuler. Les rires, les histoires, les câlins, les petits
gestes du quotidien ont une valeur immense.
Accompagner une famille dans cette épreuve, c’est avant tout réaffirmer la place de la vie, de
l’amour et de la dignité.
Message clé
“Ce qui soigne le plus, ce n’est pas seulement le traitement, mais la qualité des liens autour.”
En conclusion : accompagner avec humanité, professionnalisme et espoir
Soutenir une famille avec un enfant malade ou un parent malade, c’est marcher à leurs côtés,
sans forcer le pas.
Le professionnel de la garde d’enfants à domicile, par sa présence stable et bienveillante,
devient un allié du quotidien, un relais d’amour et de sens.
La maladie bouleverse, mais elle révèle aussi la puissance des liens et de la solidarité humaine.
Et c’est souvent dans ces moments de fragilité que naissent les plus belles preuves d’humanité.